Un Livre, Une Vie

 « La bibliothèque publique est une force vivante au service de l’éducation, de la culture et de l’information et un moyen essentiel d’élever dans les esprits les défenses de la paix et de contribuer au progrès spirituel de l’humanité. », extrait du manifeste de l’UNESCO.

« La bibliothèque publique est une force vivante au service de l’éducation, de la culture et de l’information et un moyen essentiel d’élever dans les esprits les défenses de la paix et de contribuer au progrès spirituel de l’humanité. », extrait du manifeste de l’UNESCO.

C’est de cet esprit progressiste que se réclame l’association Un Livre Une Vie, créée à Chenôve en 1998. L’objectif de cette association est en effet d’aider à la création et à la gestion de bibliothèques en Algérie, afin de créer une dynamique culturelle et de permettre à la population algérienne de s’ouvrir aux valeurs universelles. Car, comme nous l’explique Assia Yacine, fondatrice et présidente de cette association, en Algérie, le livre demeure aujourd’hui un objet rare et cher : « Si, en France, il y a un trop plein de culture, si pour nous un livre ne paraît parfois rien, si tout est évident ici, ce n’est pas le cas de l’autre côté de la méditerranée. Avec les livres, nous apportons non seulement la culture, le rêve, le voyage, mais aussi la lumière et le bonheur. ».

Dans la plupart des établissements scolaires et même dans la plupart des villes, à l’exception des grosses agglomérations, il n’existe pas de bibliothèque. L’association envoie donc en Algérie plus de 3000 livres par an. Ces livres, qui proviennent de dons de bibliothèques françaises ou de particuliers, reçoivent une seconde vie par 17 bénévoles retraités qui travaillent une quinzaine d’heures par semaine à la préparation des colis, ils sont envoyés dans les bibliothèques algériennes déjà prêts à être mis en rayon.

C’est dans la petite ville de Tigzirt, d’où Assia Yacine et sa famille sont originaires, que l’association a créé sa première bibliothèque, il y a près de 12 ans.

Un Livre Une Vie travaille en étroite collaboration avec les municipalités, afin de créer des bibliothèques publiques, mais l’association est également très liée avec les enseignants, le milieu scolaire. Les Maires s’engagent d’ailleurs à un véritable partenariat avec l’association, dans le sens où ce sont eux qui procurent la structure et le personnel de la bibliothèque. : « On va dans le sens des autorité locales qui font une sorte de résistance à l’obscurantisme et travaillent avec l’association à essayer d’ouvrir les mentalités sur les valeurs universelles», .

La présidente de l’association, qui tient à remercier pour leur soutien la mairie et la bibliothèque de Chenôve, mais aussi la municipalité de Dijon, salue également le travail et l’investissement très importants des bénévoles sans lesquels l’action de l’association serait impossible. Grâce à la forte conviction de sa présidente et à l’investissement de chacun, l’association a en effet pu envoyer, depuis sa création, plus de 23000 livres de l’autre côté de la méditerranée.

Mais au-delà encore de ces créations de bibliothèques, l’objectif de tous les membres de l’association est aussi de construire une sorte de passerelle entre les deux rives, de rapprocher les peuples par le biais de la culture et des valeurs universelles, d’ouvrir un peu les regards ici et là-bas, afin que tombent les préjugés et que s’installent une paix et une solidarité durables entre les peuples !

L’association Un Livre Une Vie crée l’événement à Dijon …Même si l’association fonctionne en partie grâce aux subventions notamment des municipalités de Chenôve et de Dijon, elle tient également à autofinancer certaines de ses actions, tout en faisant la promotion des artistes, des écrivains, des musiciens algériens, pour essayer de faire évoluer les regards et reculer les préjugés.

D’ailleurs, comme le souligne Assia Yacine, présidente de l’association, cet objectif se décline dans les deux sens, puisque l’idée est de rapprocher les populations à travers des manifestations culturelles.

Chaque année, l’association met donc en place une manifestation à Dijon ou dans les communes avoisinantes. En décembre 2006, elle a organisé la venue de Souad Belhaddad, qui dans son spectacle « Fatchima a beaucoup de choses à vous djire », à donné aux nombreux spectateurs venus l’écouter au Théâtre des Feuillants, matière à rire, à pleurer et surtout à méditer. Elle a en effet soulevé de multiples questions, pour montrer finalement que le principe républicain est le seul lien possible pour dépasser les réflexes communautaristes sans pour autant renier ses racines. participer à des débats, …

Le 24 avril 2007, l’Association a organisé la journée internationale du livre à Tigzirt, en Algérie. Les lycéens de la ville ont également participé à la manifestation, en réalisant des lectures publiques et en exposant des affiches qu’ils avaient élaborées tout au long de l’année et ils ont été récompensés pour leur investissement par des dons de livres, puisque l’association avait emmené 120 kg de livres dans ses bagages. Cette manifestation, qui représentait un réel événement dans la petite ville de Tigzirt, a également procuré une grande satisfaction aux membres de l’association, qui envisagent de renouveler l’expérience l’année prochaine à Laghouat.